A la Perle des Mots...

"L'écriture est à mon âme
ce que les perles sont à mes mains ;
je ressors réjouie, je reviens guérie"

                      Donnakal CET'1DIL

 

Article "Henri IV et le Château de Pau"

29/4/11


Henri IV et le Château de Pau

Lorsque vous entrez au Château de Pau, la première chose qui vous saute aux yeux sont les blasons, de chaque côté de l’entrée : « H » à droite et « M » à gauche, et vous vous dites « comme ça, on ne peut pas se tromper, on sait à qui il appartient ! ». Un léger doute subsiste quand même pour le « M » ; s’agit-il de sa première épouse, Marguerite de Valois (dite « Reine Margot » et dont le mariage a été arrangé pour arrêter les guerres de religion entre protestants et catholiques, lui étant –à l’époque- protestant et elle catholique) ? Ou bien de sa seconde femme, Marie de Médicis dont il aura six enfants (sans compter les sept autres légitimés de liaisons extraconjugales, les 22 enfants « connus » au total et tous ceux que l’Histoire ne dit pas !) ? En fait, « H » et « M » (non, je ne parle pas de l’enseigne de vêtements !...) sont les initiales des grands-parents maternels d’Henri IV, à savoir Henri II de Navarre et Marguerite de France.

 

Henri IV (de son nom de baptême Henri de Bourbon) est né au Château de Pau le 13 décembre 1553. Sa mère a accouché à la vue de son mari et de toute sa famille (pour ne pas risquer un échange de nourrissons…) et en chantant une chanson béarnaise (soi-disant, pour faciliter l’accouchement, qui réussit ce jour-là ; grâce à la chanson ???). Aussitôt né, le grand-père maternel, qui veillait sur sa fille comme le lait sur le feu, prit l’enfant, lui frotta les lèvres d’une gousse d’ail et lui fit boire une goutte de Jurançon (traditions béarnaises pour prévenir les maladies) puis il le posa dans une carapace de tortue géante aux prétendues vertus de longévité et ardeurs sexuelles ; à savoir qu’une fois adulte, Henri IV sera surnommé « le ver galant »… (Hum !) La carapace de tortue a traversé les siècles et peut encore aujourd’hui être admirée dans la chambre « d’accouchement » du château (avec le fameux lit). A noter qu’en ce temps-là, les lits étaient beaucoup plus hauts et plus courts que maintenant ; les lits étaient ainsi isolés du sol et du froid et tous dormaient en position assise. En effet, la position couchée était la position des morts ; on avait peur aussi d’avaler sa langue ou de dormir la bouche ouverte et de risquer d’être empoisonné. A part ça, on dormait sur ses deux oreilles !

 

Henri de Bourbon devint Roi de Navarre, puis Roi de Navarre ET Roi de France (ce qui n’était pas prévu à sa naissance). C’est à ce moment-là qu’il prit le nom d’Henri IV ; à la mort de son cousin Henri III, il fallut remonter à Saint Louis pour retrouver la branche commune et pouvoir redescendre jusqu’à lui.

 

A cette époque-là, la cour du Roi était encore « itinérante » ; les meubles suivaient donc partout leurs propriétaires. C’est pour cela qu’aujourd’hui, il n’y a que deux objets appartenant à Henri IV et visibles dans ce fabuleux château de Pau : le berceau « carapace de tortue géante » et un petit coffret à bijoux. En parlant de coffret, on peut aussi admirer un meuble composé d’une vingtaine de tiroirs et quatre casiers. Il comporte aussi des tiroirs secrets (tout simplement des tiroirs à double fond). Il s’agit là d’un « meuble à tiroirs ». Au fil des siècles, le mot « meuble à tiroirs » deviendra « meuble à secrets » puis « secrétaire ». Ah !... Que la langue française est belle !

Vous y verrez également de magnifiques tapisseries provenant de la manufacture des Gobelins (Paris), certaines tissées de fil d’or. A savoir qu’une personne passait un an pour fabriquer 1m² de tapisserie ! Vous comprenez maintenant pourquoi elles sont si précieuses…

Autre objet curieux, le « bourdaloue », petit objet ovale en céramique, dont le nom provient d’un abbé prédicateur célèbre pour ses prêches interminables (5 à 6 heures). Et comme ces dames arrivaient avec 1 ou 2 heures  d’avance (d'où le proverbe "Paris vaut bien une messe"), il leur était donc impossible de « se retenir » pendant tant de temps. Elles venaient donc à l’église avec le bourdaloue caché dans leur grande manche. Quand le « besoin » (c’est le cas de le dire !) se faisait sentir, elles sortaient discrètement l’objet qu’elles glissaient sous leur robe, tout en continuant d'écouter le prêche. Le prêche fini, elles partaient en laissant l’objet là, qu’un valet se chargeait de nettoyer et de rendre à leur propriétaire. Et ces messieurs, me direz-vous ? Pour eux, c’était beaucoup plus simple ! Ils avaient à disposition un seau tenu par un valet, le « valet de pisse », qui s’approchait discrètement lorsque le monsieur se dirigeait vers le mur en tournant le dos à l’assemblée.

 

Henri IV mourut à l’âge de 56 ans (âge honorable pour l’époque), assassiné par François Ravaillac dans les rues de Paris (la rue était encombrée –déjà des bouchons au XVème siècle !-, les gardes quittèrent leur poste pour faire de la place à la calèche, et François Ravaillac profita de la situation. Sauf qu’une fois son acte fait, il resta - bêtement ? - sur place avec son arme à la main, il fut donc pris sur le fait). Au château de Pau, un tableau, parmi tant d'autres, illustre cette scène.

 

C’est aussi du temps d’Henri IV que date la célèbre « Poule au pot ». Henri IV tenait à ce que tous ses sujets mangent à leur faim. Pour ma part, je me suis demandée si le choix du plat n’était pas délibéré (un « hommage » à ses nombreuses maîtresses et à sa ville natale) ???

 

J’espère vous avoir donné envie de visiter le château de Pau et mieux connaître Henri IV ! Pour ma part, j’ai dit à notre guide, Séverine, que si à l’école, on m’avait appris l’Histoire comme elle, elle nous en a parlé, je m’y serai davantage intéressée !

 

 

                     Donnakal CET'1DIL

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